Dans le cadre des États Généraux du Rail et de l’Intermodalité (EGRIM), la région Occitanie a fait de la ligne Nîmes – Pont-St-Esprit l’une des 6 lignes à rouvrir. À la différences des 5 autres axes, la ligne de la rive droite du Rhône est une double voie toujours en activité. Inaugurée en 1880, le trafic voyageur a cessé en 1973 tandis que le trafic de marchandises perdure en devenant même un axe majeur dans le cadre des corridors méditerranéen et Mer du Nord – Méditerranée. À la suite des études préliminaires, SNCF Réseau a présenté un montant entre 84 et 109 M€ (dont 38 à 50 M€ uniquement pour les passages à niveau) pour une réouverture en 2026.

Une date très éloignée et un montant élevé pour une ligne toujours en service qui a poussé la région à négocier avec le gestionnaire ferroviaire l’étendue des travaux. Parmi les pistes mises en avant, l’Occitanie demande une réouverture partielle dès fin 2021 pour le SA2022 (Service Annuel). Pour cela, les travaux consistent à rehausser et allonger les quais de Pont-St-Esprit et Bagnols-sur-Cèze avec le mobilier et le téléaffichage en conséquence. Aucune opération en lien avec la voie ou la signalisation ferroviaire puisque la traversée se fera dans un premier temps via le passage souterrain déjà existant, au niveau du PN pour Pont-St-Esprit, et au niveau du chemin de la passerelle pour Bagnols-sur-Cèze avant la réalisation dans un second temps justement d’une passerelle avec ascenseurs d’ici 2026. Dans le même temps, les quais de Remoulins seront aussi traités mais avec une traversée des voies avec la présence de personnels en gare pour des trains évènementiel durant la période estivale. Au total, ces opérations représentent un investissement de 5,18M€.
Mais c’était sans compter sur l’EPSF, l’Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire. En effet, SNCF Réseau a lancé une procédure d’instruction auprès de l’EPSF qui s’est conclu par un avis le 12 décembre 2020 demandant la mise en place d’une démarche de sécurité AMS (Autorisation de Mise en Service) en deux phases: l’une sur le service partiel, l’autre sur le service total à l’horizon 2026. Une procédure qui dure plusieurs années et empêcherait le retour des TER à la fin 2021!
Face à cette situation inacceptable, la région a fait savoir à l’État son incompréhension. Non seulement le projet est connu de tous depuis 2016, mais en plus cette demande n’a aucun sens. Des trains de marchandises circulent tous les jours sur cet axe, parfois même des trains de voyageurs (TER ou TGV) lors de dérangements sur la LGV ou la ligne de la rive gauche du Rhône. Pire, en 2019 un TER a effectué un aller-retour en desservant justement les gares de Pont-St-Esprit, Bagnols-sur-Cèze et Remoulins dans le cadre du Tour de France. Cela voudrait-il dire que le trajet s’est effectué en insécurité? Bien sûr que non, d’ailleurs la région a déjà réalisé de nombreux renouvellements de quais qui n’ont jamais nécessitaient ce genre de procédure.

La situation est d’autant plus ubuesque que la démarche AMS concerne la création ou la modification de système ou sous-système ferroviaire. Or il s’agit d’un simple renouvellement des quais qui ne comprend même pas le volet PMR (Personne à Mobilité Réduite) qui sera traité dans un second temps d’ici 2026. La région se retrouve aujourd’hui à devoir financer une étude, certains diraient de la paperasse, pour 738.000€ certes modeste mais hautement symbolique de l’absurdité de la situation.

Concernant le calendrier, le Dossier de Définition de sécurité (DDS) s’achève ce mois-ci tandis que commence l’étude sécurité PN et le Dossier Préliminaire de Sécurité (DPS). Enfin en 2022 ce sera au tour du Dossier de Sécurité (DS) en parallèle des travaux de réaménagement des quais sur 5 mois pour une mise en service de la ligne TER Avignon – Pont-St-Esprit en décembre 2022, soit avec un an de retard pour… et bien pour pas grand chose.
Désolant! Quand s’attaqurons nous à ces parasites de l’E¨PSF, gracieusement payés par le contribuable et naviguant dans leurs élucubrations, sans rien n’y connaitre?
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